De retour de mission. Cela faisait un moment que Shaatir n’était revenu dans ces bureaux. Un officier délégué de l’administration s’y tenait, chargé de transmettre les ordres de mission, gérer les affectations, et chose importante, fournir les congés et salaires de chacun. C’était justement pour ces deux derniers que le marine s’y rendait. Après avoir exécuté le salut de circonstance, les deux hommes se serrèrent la main avant qu’il lui remette un pli et une enveloppe contenant ses liquidités. Trop heureux de pouvoir enfin profiter d’un break bienvenu et inespéré, il se dirigea vers le port, songeant déjà à quelles activités il allait dédier cette période de repos. Dans sa condition civile, une pareille opportunité lui aurait permis de s’afférer à la recherche de sujets d’étude et c’est pourquoi, en feuilletant quelques cartes auparavant, il avait trouvé une île aux étranges particularités, peuplée d’oiseaux gigantesques et d’une communauté humaine aux traits quelques peu arriérés. Certainement trouverait-il de quoi assouvir ses désirs. Par mesure de précaution, il emmena une ceinture à laquelle étaient fixées des bourses aux contenus diverses, revêtant ses frusques civiles le temps de ses congés.

Une fois à la capitainerie il consulta le trafic de la journée et trouva une correspondance traversant South Blue et passant à proximité de Torino. Il s’agissait d’un navire marchand qui effectuait un transport de marchandise exceptionnel, une bonne opportunité en somme. Rendu sur les quais, il put constater de lui-même la caravelle en plein approvisionnement tandis que l’on chargeait en plus des vivres et des stocks de première nécessité les marchandises destinées à être livrées, en incluant quelques voyageurs opportunistes tels que Shaatir, qui jouissaient ainsi de tarifs concurrentiels. Le lendemain, le vaisseau quitta le lit sécuritaire du port, s’enfonçant dans l’océan, en transit vers sa destination.

A bord, quelques revendeurs coutumiers de ces voyages déployaient d’ingénieux systèmes de boutique portative grâce à des dépliements diverses. Ces derniers connaissaient l’amertume d’une virée prolongée en mer et le client, trop heureux de pouvoir oublier quelques instants l’étendue azurée atteignant l’horizon se voulait plus prompt à l’achat. Pour l’anecdote, en mer, ces marchands multipliaient leur chiffre d’affaire par trois en prenant la base de la moyenne de cette même donnée prise sur une échelle temporelle identique. La traversée se fit au final sans encombre en omettant les quelques fois où la mer, agitée ballotait le navire de babord à tribord sans pour autant affecter l’estomac des passagers. Après une semaine en mer, Torino fit son apparition et, conformément au trajet spécifié, le navire passa à proximité. Profitant de l’occasion, Shaatir fit mettre une chaloupe à la mer avant de s’y installer pour rejoindre ladite île. La première chose qui frappa son regard et le passionna par la même occasion fut l’immense arbre, gigantesque même qui trônait au beau milieu de l’île et dont la cime même était dissimulée sous un manteau nuageux. La taille démesurée de la chose lui fit croire un moment que Torino était proche mais il fallut pas moins de deux heures afin d’en atteindre les rivages. De là où il était, l’arbre n’en était que plus incroyable ou effrayant si bien que l’on n’osa imaginer l’impact de sa chute si cela devait arriver un jour. C’est avec des yeux d’enfant qu’il s’enfonça dans les profondeurs de la forêt plus classique, arpentant des heures durant les fourrés, buissons, taillis, mousses, recoins et troncs en présence afin d’y déceler des espèces qu’il ne connaissait guère. La diversité de la flore n’était plus à mettre en doute et déjà quelques spécimens qui lui étaient inconnus s’étaient présentés à lui. Dans un élan de bonheur, il en préleva divers échantillons qu’il étudierait ultérieurement, les disposant avec le plus grand soin dans l’une de ses bourses de cuir. Alors qu’il s’accorda une pose, une terrible réalité l’atteignit comme un électrochoc. La forêt, aussi dense soit-elle ne lui permit aucun repère, mis à part quelques familiarités. En effet sa passion lui jouait un mauvais tour en accaparant son attention. Ainsi, il n’avait même pas pris la peine de baliser le terrain de sorte à en ressortir. Dans l’espoir d’y trouver son salut, il fouilla son barda, en vain. Pas la moindre boussole, rien.

Il prit donc la décision de s’engager encore, dans l’espoir de trouver l’arbre tant renommé. La situation était pour le moins ironique, alors qu’il était au plus près de cette merveille de la nature, il lui était impossible de la voir et son professionnalisme lui interdisait de trancher pour sa seule personne un quelconque conifère afin d’apercevoir ce qui surplombait la canopée. Un cri étrange attira son attention non loin de là. Curieux de la provenance d’une telle sonorité, il s’approcha, prudemment. Il reconnut là l’un des fameux South Bird dont il espérait pouvoir tirer la particularité mais une évidence le parcourut si bien que sa parole suivit sa pensée.

- Ce n’est pas comme si tu allais me suivre bien gentiment sans opposer la moindre résistance, exclama-t-il en direction du volatile.

Comble de l’imprévu et sans qu’il ne puisse rien ajouter au phénomène, l’oiseau descendit de son précédent perchoir et se posa directement sur son épaule, criant d’un « Chooo » spécifique à l’espèce. Interloqué, sa seule réaction fut de rester bouche bée et inerte pendant un instant. Le South Bird le regarda un léger instant dans les yeux sans la moindre animosité, dirigeant à présent irrémédiablement sa tête en direction du Sud. Le reste fut un jeu d’enfant grâce à l’intervention du volatile et c’est ainsi qu’il arriva directement à la base du gratte-ciel naturel. Une cruelle ascension commença alors qu’il progressait comme sur un mur d’escalade, s’assurant de la qualité de chaque prise avant de continuer. Bien que le poids de son équipement ne le dérangeait plus autant qu’avant, la surcharge causée par l’oiseau perché sur son épaule avait tendance à la gêner. Aussi lui proposa-t-il, au cas où, de bien vouloir le laisser grimper sans devoir supporter son poids. Inutile de préciser que c’est ce qu’il fit. Bien que la chose ne l’étonna plus autant qu’avant, le questionnement s’insinua en lui.

Enfin arrivé aux premières… branches, se dressaient devant lui deux poules avec lesquelles on aurait pu alimenter un équipage complet pour deux bonnes semaines à l’agressivité déconcertantes. Dans un réflexe de défense, il hurla un « Stop ! » qui suffit à calmer les bêtes avant qu’elles ne se mettent à glousser comme si de rien n’était. Inquiété qu’elles ne remettent ça, il se rua non sans peur derrières elles et continua son ascension jusqu’à ce qu’au repos d’une nouvelle branche, il entendit les deux créatures recommencer leur remue-ménage et, inquiet de savoir ce qui avait pu les attirer, il pencha la tête dans le vide, discernant la présence d’une autre personne qui escaladait. Trop fatigué cependant pour continuer, il se posa, observant le South Bird qui le suivait toujours.

"Nous approchons de Torino mon cher monsieur."

Pas trop tôt ! Après une semaine de voyage en mer, ras le bol du bateau ! Je me plains tout le temps mais pour se déplacer, j'ai pas vraiment le choix. Je veux bien ramer avec une petite barque pendant un jour mais pour des trajets aussi long, je me vois obligé d'embarquer dans un navire de transport ou un navire marchand. Cette fois-ci, c'est la deuxième option que j'ai choisie. Bon encore une fois, c'était ça ou attendre trois jours de plus pour un navire de transport. Les bateaux de commerce sont pas au top au niveau confort mais leur prix est plus raisonnable. Quand je dit raisonnable, c'est comparé au bateau de transport car c'est pas donné à tout le monde de voyager comme ça. Moi je peux me le permettre car mon job est bien payé. Vous vous dites qu'avoir un métier c'est ennuyeux non ? Je confirme. Mais mon boulot à moi n'a aucun inconvénient. Je chasse, je combat, je tue et je touche la récompense. C'est aussi simple que ça. Je coupe une tête, j'empoche plus de dix millions. Cool la life. Je me pointe sur le pont. Une embarcation est déjà partie en direction de Torino. Y'a qu'un seul mec à bord. Il est vraiment con ce gars, il aurait attendu, j'aurais pris la mer avec lui. Enfin, il doit être impatient de poser le pied sur le sol, un peu comme moi. Passer une semaine à naviguer, c'est l'enfer. A bord du bateau, seule une autre personne souhaite rejoindre Torino. Une barque est jetée à la mer, nous y prenons tout les deux place. Le gars avec moi ressemble à une sorte de scientifique, un docteur plus précisément. Je comprends son intérêt pour cette île. Le Royaume de Torino. Cette île n'était pas vraiment connue d'antan mais depuis que le célèbre médecin Chopper a raconté son histoire de médiateur entre Hommes et Oiseaux, des touristes s'y aventurent de temps à autre. Je ne suis pas venu ici par hasard non. Une vieille blessure de guerre se fait ressentir, les plantes médicinales qui poussent dans le coin seront bien mieux que des médicaments sous forme de pastille ou autre gélule. Une seule paire de rames, nous nous relayons donc tour à tour et pagayons par intervalle de dix minutes. Il est pas costaud mais il tient bien la cadence. On parle peu, rien d'intéressant à dire. 'La parole est d'argent mais le silence est d'or', il semble connaitre le proverbe également. Le voyage se passe sans encombre ... Deux heures plus tard, nous posons le pied à terre. Je lève la tête vers le ciel



Une vue splendide. D'ici, l'arbre géant parait encore plus immense. Je n'aperçoit même pas le sommet du végétal. On peut distinguer un magnifique arc-en-ciel. Bizarre, je pensais qu'il ne pouvait y en avoir que lorsque les rayons du soleil passaient au travers de gouttes de pluie. Pourtant, je n'ai pas vu d'averse. La nature et ses mystères ! L'homme avec qui j'ai fait la traversée me dit qu'il connait l'endroit où se trouve le village d'indigènes. Pratique, je vais pas avoir à chercher où il se trouve. Une petite heure de marche s'avère nécessaire. Sur le chemin, je lui parle de ma blessure. Il connait le remède. Excellent ! Il ramasse quelques plantes par-ci par-là qui traine sur la route. Cette forêt est riche. Quelle flore, je n'ai encore jamais rien vu de tel. Bien loin de l'animation de la ville ou d'un trop de tourisme, Torino est l'endroit rêvé pour se ressourcer m'a-t-on dit. Nous arrivons à l'endroit escompté. Une tribu d'hommes, de femmes et d'enfants qui vivent à la manière d'hommes préhistoriques. Si vous souhaitez boire du rhum, manger de la cuisine gastronomique, vous vous êtes tromper d'endroit. Ici, pas d'eau courante, pas d'électricité, juste la nature. Vivre une semaine comme cela, sans problème, un petit mois ? Impensable ! Qu'est-ce qu'on doit se faire chier sérieusement ! Ces pauvres gens sont coupés du monde. Je ne suis même pas sur qu'ils sachent tout le grabuge qu'il s'est passé avec Roger ou encore Mugiwara, en leur époque respective. Il faut de l'animation dans la vie ! Vivre des aventures extraordinaires. D'ailleurs, en parlant d'aventures, je n'ai qu'une envie, aller observer le vaste océan du haut de cet arbre, ce doit être génial. Le doc me fabrique une pommade, me donne le pot et part vaquer à ses occupaions. Je demande à un autochtone le moyen le plus rapide pour grimper. Grimper me répond-il ? Pas besoin d'utiliser ses mains pour atteindre le sommet. Il sifflote, un oiseau arrive et se pose près de nous. Il me le montre. En montant la bête, j'y serais en moins de deux. Sans plus attendre, je saute sur le volatile. Il décolle, quelle merveille. Le vent vient me fouetter le visage. Quelle sensation. J'ai l'impression d'avoir le pouvoir de voler, le monde est à mes pied. Je me tiens fermement et l'oiseau se permet de faire des acrobaties aériennes. Vrilles, loopings, tout le répertoire quoi. Mon sourire parle pour moi. Mais la ballade se finit prématurément. Nous voila déjà arrivé au sommet. Je descend dans le nid géant et contemple la mer. J'arrive à percevoir quelques navires. Il faut dire que d'ici, ils ressemblent plus à un petit point qu'à autre chose. Je fais un trois-cent-soixante degrés. Le panorama est juste fantasmagorique. De l'eau à perte de vue, rien que de l'eau. On se sent comme une fourmi au milieu de ce vaste monde. Au sommet de cet arbre, on oublie tout. On regarde juste les alentours et on se vide l'esprit, zen attitude. Je bascule en arrière et me laisse tomber. Le soleil rayonne et seuls quelques nuages viennent gâcher le tableau. J'ouvre mon kimono et applique la crème sur ma plaie. Je ne sais pas si ce remède fonctionnera mais ça me coute rien d'essayer, qui ne tente rien n'a rien ! Je referme le pot et m'allonge. Seul le bruit du vent se fait entendre. Un p'tit somme s'impose. Qu'il fait bon vivre à Torino !

Noonnn ... Je sens que quelque chose vient troubler mon sommeil. Peut-être le piaf de taleur. Ahh, vas t'en, j'ai pas envie de jouer maintenant ! Tu vois que je dors là sérieux ? Toujours quelqu'un ou quelque chose pour faire chier le monde. C'est pas croyable ça. Ca me saoule, un truc de malade. La chose, la personne, l'oiseau, le je-ne-sais-quoi persiste et continue à me secouer. Je vais devoir ouvrir les yeux alors. C'est ce que je fais mais le soleil m’éblouis, je vois absolument rien. Je met ma main devant mon visage pour me protéger mais une tache noir me brouille la vue. Faudrait que j'achète une paire de lunette. Déjà, ça coute rien, mais en plus je vais avoir la classe avec un tel accessoire. Du coup, je sais pas qui est la personne devant moi. J'ai vaguement vu une silhouette. Une personne plus petite que moi.

"C'est quoi le problème ?"

Alala, effectivement, qu'est-ce qu'il veut ce minable ? Le véritable problème c'est de me tirer de ma sieste. Je me touche la plaie, la pommade a pénétré ma chair et la gène que je ressentais auparavant a disparu. Mais ce soleil, qu'est-ce qu'il pique les yeux, un vrai truc de malade quoi. J'ai pas encore recouvré la vue et je pense que j'en ai encore pour un ptit moment. Franchement, de quoi je me plains ? Je râle car il y a du soleil ... Incroyable non ? Quand il pleut, on râle, quand il fait du vent, on râle, quand il fait trop de soleil, on râle. Les gens se plaignent sans cesse, moi le premier. En plus, je sais pas trop depuis combien de temps je suis là mais j'ai du choper un coup de soleil. Le front tout chaud, le torse aussi, on pourrait y faire cuire un œuf au plat ! Pas encore trop grave tout ça, surtout que les gens d'ici doivent être habitué à des insolations, doit y'avoir un médoc, une pommade pour ce genre de truc. Sur ce, j'attends patiemment, enfin, pas trop patiemment tout de même, que la personne se manifeste par une quelconque parole. J'espère que c'est important quand même. Du genre, y'a des pirates qui viennent d'amarrer ou des criminels avec des beaux millions sur leur tête, y'a des gens qui ont découvert un trésor, fin je sais pas moi. Un truc qui donne la pêche quoi. Je suis déjà motivé ! Et ouais, je suis ainsi, une minute après le réveil je suis au taquet. Je cligne des yeux une fois de plus, je vois kedal. Bref, tout ce que je peux à présent, c'est attendre ...

Il était temps, je recouvre enfin la vue. J'ai aucune idée de combien tout ceci a duré. Faut dire, j'ai aucune notion du temps. C'est parfois assez gênant mais on s'y habitue et puis, y'a des choses plus importantes dans la vie. Enfin bref, je vois enfin ! Enfin ! Sauf que je ne vois rien. La personne de taleur a disparu. Je m'énerve quand ? Maintenant ou maintenant ? Un petit con de mer** vient me perturber pendant mon sommeil, il me fait chier, m'oblige à me lever, je prends les rayons du soleil en plein dans les yeux et ce con se barre ? On se fout de ma gueule ! Vraiment ! On se FOUT de ma gueule ! Je vais péter un câble. D'ailleurs je suis déjà en colère là. Si je le croise, je le découpe, je le tranche, il va pouvoir se reposer éternellement après avoir subi ma foudre. Je serre mon poing et décide d'admirer le merveilleux soleil qui m'a cramé le front et le torse. Et là ... PAF ! Un truc me tombe dessus ! Finalement, c'est pas le jour ... J'espère que c'est la même personne que toute à l'heure. Je vais lui faire sa fête ! Ooohh oui je suis chaud. Pas parce qu'il fait chaud ou que j'ai attrapé un coup de soleil non, je suis motivé, le sang bout dans mes veines. Il ne reste que peu de temps sur moi et se relève immédiatement. Il m'adresse la parole. Je dis 'il', car c'est une voix d'homme que j'entends, euh non, une fois de garçon plutôt. Il s'excuse ... Non mais sérieusement, t'as pas à faire à ça mon ptit, ce que tu as fait là maintenant c'est impardonnable ! Me réveiller et me tomber dessus. Il continue de parler, ce petit insolent ... Si je me souviens de lui ? Alors comme ça on s'est déjà rencontré ? Je reprends mes esprits et admire son visage. En même que je découvre sa tête, il me dit que je l'ai capturé il y a de cela quelque temps, assez récent tout de même. Je me souviens bien de toi mon gamin. Le petit faiblard qui m'a rapporté je sais plus combien de millions mais ça représentait un bon petit pactole. Surtout qu'en un seul coup, je l'avais dégommer. Mais quand je dis dégommer c'est vraiment démonter, anéantir, atomiser quoi ! Et le voila qui est devant moi. Soit il est con, soit il est très con. Le mec je lui ai mis une raclée monumentale et il se pointe tranquille, l'air de rien, genre on est pote depuis des lustres. Sur le coup, je pense à un coup fourré, logique, ce mec cache quelque chose. D'ailleurs j'avais bien vu dans le journal la fois passée qu'il avait une nouvelle prime et qu'il s'était évadé. Je sais pas comment il a fait car il était rudement nul. Bref, tout ce que j'ai retenu c'est que maintenant ça vaut 26 millions. J'en salive ! Ca va être de l'argent gagné tellement facilement. Je crois que je vais me battre à une main ... Non ! Je vais me battre qu'avec ma tête ! Ohh oui, trop bon ! Bam coup de boule, coup de boule, coup de boule ! Il parle mais je m'en fous, tout ce qui m'intéresse moi c'est le blé ! Et je vais m'en faire un fameux paquet. Je vais me relever pour lui foutre une deuxième branlée mais un nouveau p'tit gugusse s'interpose. Il me tend la main, je le regarde. Son visage est magnifique ! J'en ai presque les larmes aux yeux.



Si je suis attiré par ce gosse ? Vous n'y avez pas cru tout de même ? Enfin, c'est sa tête qui m'intéresse. Vous l'avez-vu ? Parce que c'est pas un visage qu'on oublie. Oh que non ! Attendez, 57 millions ... rien que ça. C'est pas possible ? Je rêve ! J'en reviens pas quoi ! Il m'adresse la parole et semble sourire. Je vais te l'enlever, ne t'inquiètes pas. J'ai encore jamais chassé une telle proie. Elle est gigantesque ! Et pourtant, c'est qu'un gosse, un nabot. Je vais empocher un chèque faramineux aujourd'hui ! Comme j'ai hâte ! J'en peux plus, je vais exploser. J'ai l'impression de devenir complètement taré. J'ai aucune d'idée de ce qui se passe dans ma tête. C'est comme si j'avais pris de la fumette. Je prends sa main droite, lui serre fermement, me redresse d'un bond et lui envoie mon poing gauche en pleine figure. Je vais peut-être pas le toucher car ce mec doit être balèze mais j'men fous, si je l'ai pas maintenant, j'l'aurais dans dix minutes. Je vais le défoncer lui en premier puis j'm'occuperais de l'autre minus. Non, je prends les deux en même temps. Oh et puis on avise hein ! On vie chaque seconde comme la dernière, on improvise, on casse tout ce qu'il y a autour. Merci d'être là petit bonhomme ! Tu m'as redonné le sourire. La colère ? Bien vite oubliée ... La joie, la folie sont de nouveau de rigueur. Je sais plus ce que je dit, ce que je pense ... Cinquante-sept, vingt-six, tuer, folie, nabot, riche, frapper, tuer, coup de poing, sang, tuer, cinquante-sept, écraser, vermine, monstre, démon, pulvériser, île, folie, mort, Guts, meurtre, trancher, riche, couper, couper, tuer, tuer, tuer, tuer, tuer, tuer ....

Point de vue extérieur
Efficacement, Le coup tenté par l'homme au kimono noir surpris le jeune blondinet. L'effet de surprise était la clé de la réussite. Mais le jeune pirate ne se dégonfla pas pour autant, alors que l'attaque le fit basculer en arrière, il contre-attaqua à l'aide de son bras métallique. Le chasseur de prime avait l'air d'apprécier le comportement de sa nouvelle proie. Il opposa son front et reçut le coup de poing de plein fouet. Il semblait avoir mal mais l'adrénaline et le plaisir de la bagarre comblait la douleur provoqué par l'offensive. Le capitaine pirate fit ensuite quelques acrobaties pour s'éloigner de son opposant. L'autre pirate, lui, n'avait pas l'air prêt à combattre. Il était resté en retrait alors que son capitaine avait reçu une bonne patate au visage. Les deux adversaires du chasseur était maintenant cote à cote. Ils échangèrent de brèves paroles et le capitaine se prépara au combat. Le blondinet se toucha la jambe et la bras. Une lame apparut sur son bras métallique. Il était capable d'une telle prouesse grâce au pourvoir d'un démon. Il avait mangé le Paramecia de la modification, qui lui permettait de changer de changer la forme de toutes choses. Son pouvoir ne marchait pas sur les êtres vivants mais étant cyborg, il pouvait modifier ses membres métalliques. Il pouvait également utiliser son pouvoir car il se situait à une distance de six/sept mètres par rapport à son opposant. Le chasseur possédait lui aussi une aptitude hors du commun, celui d'annuler les effets d'un fruit dans une certaine zone autour de lui. Pour l'instant, le rayon de cette zone sphérique était de cinq mètres, en dehors, les capacités des fruits du démon n'était pas bloquées. Le jeune capitaine des Sleeping Forest fonça ensuite vers son ennemi du jour. Il sauta en direction du chasseur et tenta de le frapper à l'aide de sa lame. Le chasseur eut tout le temps de voir l'offensive arrivée et balaya le coup avec son katana. Le bout du sabre était au nord-ouest pour le démon, il repiqua sa lame vers l'arrière et tenta de toucher le sternum de sa cible avec la poignée de son arme. Le combat semblait lancé.



Dans la tête de Guts
Zbam patate, visage, contre-attaque, face, métal, aie, tuer, meurtre, cinquante-sept, folie, euphorie, acrobaties, salto, recule, lâche, faible, tuer, écraser, parlotte, faible, cinquante-sept, boumboum, boumboum, adrénaline, pulsion, meurtre, tremblement, jambe gauche, bras droit, clic, lame, combat, épée, oui, couper, découper, trancher, tuer, prime, riche, envie, tuer, offensive, saut, coup, écarté, sternum, badaboum, tuer, meurtre, cinquante-sept, riche, démon, monstre, folie, démolir, écraser, anéantir, combattre, gagner, déterminé, intrépide, agile, vif, souple, fort, imperturbable, démence, détruire, exterminer, bouillie, ruiner, abattre, démanteler, démantibuler, tuer, tuer, cinquante-sept, proie, cible, rouge, sang ...

Evidemment, vous l'aurez compris, la démence a envahi l'esprit du chasseur de prime. Il ne réfléchit plus et son avidité du combat a atteint des sommets inimaginable. Il ne souhaite plus qu'une chose, détruire sa proie du jour. Plus rien ne peut se lire sur son visage, ses yeux sont vides et un sourire géant est affiché sur le faciès du tueur. Il n'a jamais été dans cet état second. Je viens de dire qu'il ne réfléchissait plus mais il est présent ai combat, plus présent que jamais. Cet homme fait froid dans le dos et donne la chair de poule. C'est un fou, un aliéné ...